Aider nos amis à plumes à survivre dans ce monde de brutes est très facile. Il suffit d'aller sur le site de l'association et de créer un refuge si petit soit-il, même un balconnet.
La simplicité même, et en plus il y a plein d'amis de la nature.
C'est ainsi qu'a débuté l'histoire de mon refuge.
Il se nomme "Le logis des pipistrelles"
Tout comme le nom des charmantes chauves-souris qui y résident avec nous.
Je vous invite à le découvrir lors d'une promenade intemporelle autour du hasard et de la nécessité...
Ce
refuge est né officieusement de la nécessité de changer de maison car elle
devenait trop petite au regard de nos ambitions diverses. La route qui la
desservait et les voisins qui la jouxtaient trop grands, trop envahissants.
Le
hasard fut la découverte du terrain qui allait accueillir notre nouvelle
résidence, lors d’une balade en vélo.
L’intemporalité
se matérialise dans la construction d’une maison contemporaine en ossature
bois, à proximité d’un chêne multi-centenaire.
Avant
de parler du jardin que l’on imagine naturellement comme premier lieu
accueillant une multitude d’hôtes, parlons d’abord de la maison.
Notre
architecte, fervent adepte depuis longtemps de la protection environnementale,
nous a admirablement conçu la version française de la maison dans la prairie,
il y a déjà huit ans.
Il
était loin de s’imaginer que les habitants, au départ quatre individus, se
multiplieraient de façon exponentielle.
Hormis
les habituels insectes de toutes pattes et tous poils, nous hébergeons du sol à
la toiture l’inventaire de Prévert :
-
des lézards gris, un brin flemmards, qui adorent la dalle de béton et ses
moindres fissures ; le temps travaille pour eux.
En voici un bel exemple |
mais aussi...
- un crapouillot pudique dans le bassin sur la terrasse, qui vient se tremper le postérieur, le soir, quand personne ne le regarde ; voire quelques fois dans la piscine et là ce sont les « urgences » qui interviennent, dans un repêchage immédiat.
- un crapouillot pudique dans le bassin sur la terrasse, qui vient se tremper le postérieur, le soir, quand personne ne le regarde ; voire quelques fois dans la piscine et là ce sont les « urgences » qui interviennent, dans un repêchage immédiat.
-
une rainette verte téméraire et impudique qui escalade la vitre est de la salle
de bain, avec ses petites ventouses, osant nous montrer ses dessous, ou se pose
sur l’épaule de mon mari, le prenant pour un végétal alors qu’il était en
pleine contemplation.
Osé n'est-il pas? |
-
parfois un escargot baveux sur la vitre de la cuisine.
Avec du beurre et du persil |
-
une aire de nidification de chauves-souris cachotières (80 à 100 pipistrelles)
derrière le bardage de bois (répertoriée grâce à un ingénieux système, la
débrouille des experts, des étudiantes allemandes).
Une pipistrelle
L'ingénieux système
Et hop dans l'escarcelle
D’autres part, notre refuge est traversé par un ruisseau qui rend une partie de la prairie humide et alimente joncs, roseaux, massettes, saules marsault et aulnes.
Pas de photos de l’éclairage public, ce serait inconvenant.
La diversité du milieu attire les oiseaux des jardins, des bocages, de la forêt, d’eau, des champs qui apprécient l’activité humaine ; mais aussi ceux qui apprécient les constructions humaines comme l’hirondelle, ceux qui viennent de loin comme Mon Rossignol, qui échappent aux chasseurs comme Ma Tourterelle des bois.
Pesées,
mesurées, prélèvement ADN,
réchauffées
et relâchées
- une colonie de moineaux domestiques bruyants, sous la
toiture.
Une
famille en train de s’abreuver et se baigner
Nous
n’imaginions pas qu’en construisant nous partagerions ainsi notre logis.
Notre
jardin de campagne, quant à lui, fourmille de vie sur une surface de 3800 m2,
en Sologne sud.
Différents
milieux le composent pour le bonheur d’une multitude d’espèces, qui pour la
plupart étaient là avant notre arrivée.
Cela
va de la plus rase, la prairie composée de différentes graminées, au plus
majestueux, un chêne de 22m d’étalement sur un petit peu moins de hauteur.
Le chêne
séculaire
D’après nos calculs, strictement et savamment approximatifs,
il doit avoir entre 250 et 300 ans. Il a du en voir passer des animaux et des
hommes. Un deuxième chêne plus petit lui tient compagnie, à l’opposé du jardin,
faisant le relais avec la forêt.
D’autres part, notre refuge est traversé par un ruisseau qui rend une partie de la prairie humide et alimente joncs, roseaux, massettes, saules marsault et aulnes.
Au
bord du ruisseau, la nature garde
pratiquement tous ses droits
Nous
avons également deux grandes haies champêtres composées de pruneliers,
aubépines, sureaux, noisetiers, églantiers, lierre, ronces.
Pruneliers
en fleurs
Ecrin
autour de l’écrin, l’environnement proche est relativement préservé et
bénéficie aussi de différents milieux.
Le
hameau, essentiellement composé de vieilles fermes, se love au pied de la forêt
domaniale de Vierzon, abritant en son sein de grands arbres. Il est ouvert au
sud et au sud-ouest sur un bocage consacré à l’élevage bovin et équin.
Le
bocage solognot,
avec en arrière plan la forêt
Quelques
petits champs où alternent maïs et blé et une rivière proche viennent compléter
le tout.
Cela
forme un ensemble très riche offrant gîte et couvert à une liste très longue
d’animaux, allant du plus gros, le cerf, au plus petit...et là je ne vois pas.
Depuis
le début, nos interventions ont fait évoluer le biotope, le plus possible vers
la bonne santé du petit peuple. A l’existant précédemment décrit, nous avons
ajouté : la construction d’une petite retenue sur le ruisseau,
l’aménagement de massifs, roseraie, vivaces, annuelles et arbustes civilisés
assez proches de la maison, un potager avec des petits fruits et
l’indispensable tas de compost ; même la piscine a eu son importance.
Ma
petite mare,
entre
autre à canards
et libellules
Gloubiboulga
d’arbustes, avec en fond le deuxième chêne
Potager,
roseraie et vivaces
Hirondelles
écopant et se baignant
dans la
piscine, à notre grande surprise
Les
chardonnerets adorent les cosmos
Malheureusement,
il faut parler d’un aménagement plus important, que nous ne souhaitions pas,
qui a certainement modifié la faune et la flore et qui m’a engagée dans un rude
combat : la construction d’un éclairage public.
Nos
anciens, ceux qui ferment les volets alors qu’il fait encore jour, voulaient
majoritairement y voir la nuit, jusque là rien d’illogique. Juste avant les
élections, notre maire, qui sans doute aime ce qui brille (on va dire ça comme
ça), a exaucé leur voeu de façon inattendue, un lampadaire routier toutes les
deux maisons, pour un total de onze luminaires crachant leur feu tous azimuts,
jusque là rien d’inadapté.
J’ai
alors essayé de soulever des montagnes pendant des mois butant à chaque fois
sur l’omnipotence et le pouvoir décisionnaire du maire et sur un médiateur ne
jugeant pas crédible de faire appliquer les lois environnementales européennes
et différents accords et conventions signés par la France, ne serait-ce que
pour l’aire de nidification des chauves-souris, jusque là rien d’administratif.
J’ai
tout de même réussi à faire changer quatre luminaires, pour un spectre moins
large, moins invasif.
Quant
à éteindre l’ensemble la nuit, n’en parlons même pas, nous consommons goulument
et polluons joyeusement en toute inutilité, incohérence et inconséquence avec notre
réprobation, mais le plaisir de monsieur le maire qui refuse de nous écouter et
reste impérial.
Le
fonctionnement du cerveau humain reste encore pour les chercheurs, un mystère.
J’ai
été vaincue, j’ai abandonné, je ne suis pas chercheur.
Pas de photos de l’éclairage public, ce serait inconvenant.
C’est
alors que nous avons créé le refuge officiel. Nous avons essayé de compenser
les effets négatifs en ajoutant des aides sociales, maisons individuelles pour
nos amis à plumes, HLM pour les moineaux, de petits hôtels à insectes, divers
abreuvoirs et restos du coeur pour l’hiver, abris à grenouilles et à hérissons.
Nous
avons conscience de peut-être les engraisser
pour les chasseurs
HLM à
moineaux
Chambres
d’hôtes
Pour hérissons SDF
c’est quand ils veulent
Parlons
un peu de nos pratiques dans ce jardin-refuge.
Elles
ont évolué réduisant ainsi le mystère de notre cerveau.
La
pelouse de jardin public a laissé place à des ilots de graminées en liberté.
Cela
permet de faire
des choses sympas
sur
un plan graphique
L’éradication
des orties a laissé place à l’élevage des coccinelles qui les affectionnent.
Le
« houlà, il va falloir nettoyer cette haie » a laissé place à un
fouillis presque organisé, avec mûres prunelles, orties, bois mort etc... tout
ce qui fait moche pour Le Nôtre mais que les oiseaux adorent.
Le « marre, il va falloir désherber »
a laissé place à la Reine du paillis maison en tout genre, c’est moi et c’est
le broyeur qui en a marre.
Cela
a laissé place aussi aux semis spontanés de belles sauvages.
Chatoyants
coquelicots
Bref !
que des avantages. Moins de temps perdu, d’énergie, de pollution, plus
d’animaux...même les campagnols...gggrrr ! et surtout plus d’oiseaux (
sauf nocturnes, cherchez l’erreur ! Ils seraient bien efficaces pour mes
ennemis, les boules de poils qui mangent nos bulbes).
Et
si l’on en parlait enfin de nos amis à poils et à plumes ! Difficile de les
évoquer tous tellement ils sont nombreux.
Parmi
eux, 72 espèces d’oiseaux en comptant ceux qui sont là toute l’année, que
l’été, que l’hiver ou de passage sur le hameau, des gros mammifères comme cerfs,
chevreuils jusqu’aux petits, la musaraigne.
Ils
sont nombreux aussi, ceux qui n’ont ni plumes, ni poils, les insectes,
papillons, libellules, reptiles et batraciens. Tout ce petit monde dans notre
jardin et/ou espace proche, point de frontière, libres !
La diversité du milieu attire les oiseaux des jardins, des bocages, de la forêt, d’eau, des champs qui apprécient l’activité humaine ; mais aussi ceux qui apprécient les constructions humaines comme l’hirondelle, ceux qui viennent de loin comme Mon Rossignol, qui échappent aux chasseurs comme Ma Tourterelle des bois.
Voici
quelques uns de nos potes,
difficile
de leur tirer le portrait,
sans
compter ceux qui refusent, évoquant le droit à l’image
Les
uniques apparitions ont été : la bécassine, la linotte, le ragondin, le
campagnol amphibie et un sanglier poursuivi par un chien.
Devenant
aussi de plus en plus observateurs, nous faisons sans cesse de nouvelles
découvertes. Ce printemps et début d’été, nous avons pu voir, dans le jardin,
le bruant des roseaux au bord du ruisseau, la pie grièche à tête rousse dans
les plates-bandes, le pouillot de Bonelli et l’hypolaïs polyglotte dans le
saule marsault, aïe aïe l’épervier près des mangeoires et les papillons
« petite tortue » et « carte géographique ». Mais
également, dans le pré d’à côté, une bande de grives litornes de passage, deux
ou trois prés plus loin, sur un piquet de clôture, la pie grièche grise et dans
un bosquet, le loriot.
Que
vous dire de plus, qu’au moment où j’écris, il fait beau, plein d’oisillons un
peu gauches volètent dans tous les sens, souvent regroupés derrière papa et
maman, la relève est assurée ; ça sent bon les foins, mais je ne peux
malheureusement pas vous transmettre les bonnes odeurs.
Quand
j’évoquais le crapouillot qui trempe son postérieur dans le bassin, et bien
l’autre soir je l’ai pris en flag, en voici la preuve.
De
dos sur une patte, pour reposer l’autre, ou de profil...au choix, mais en
villégiature
En flag aussi, mais au téléobjectif, telle une v.i.p., Ma
Tourterelle des bois, au roucoulement si doux.
D’autre part, si vous aimez les histoires, vous pouvez
retrouver une héroïne du jardin dans une nouvelle que j’ai écrite et publiée
sur mon blog, elle s’intitule
« Complices ». Je l’ai photographiée, elle est affichée dans ce
message, vous la reconnaitrez. Et si comme moi vous cherchez des réponses au
dérèglement climatique, alors la nouvelle qui s’intitule « Printemps
pluvieux » est pour vous également.
Je vous remercie pour l’intérêt que vous avez porté à cette
lecture, pour l’action que vous engagez également ou que vous engagerez, ainsi que la LPO qui nous fédère
et nous représente honorablement.
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